Marque : HK NUTRITION
Par Alex, MuscleXperience team
Les BCAA, pour Branched amino acids, que l’on appelle également en français les acides aminés ramifiés (en raison de leur chaîne latérale qui est un groupe aliphatique ramifié) constituent à la fois une arme de choix dans l’arsenal d’un sportif, et a fortiori d’un bodybuilder, et un gigantesque coup marketing pour l’industrie de la nutrition sportive. En moins d’une décennie, les BCAA sont devenus aussi incontournables que la WHEY (protéine de lactosérum), et ils font désormais partie des « must have » de tous les pratiquants en musculation, particulièrement des newbies : je ne peux en effet m’empêcher de regarder avec un amusement mâtiné de tendresse ces jeunes débutants qui cassent leur tirelire pour s’offrir ces boissons multicolores qui teintent fièrement le contenu de leurs shakers ou de leurs jugs (vous savez, ces énormes bidons qui pourraient contenir de l’eau déminéralisée ou de l’essence) d’un litre. On a presque du mal à s’imaginer que dans les années 90, avant l’explosion de l’industrie du fitness, des légendes comme Lee PRIEST, Lee LABRADA ou Rich GASPARI s’entraînaient à l’eau claire (pas de mauvais esprit, je parle de la boisson intra-entraînement uniquement), avant de créer leurs marques de nutrition et de lancer leurs gamme de BCAA. Du business, certes, mais pas seulement. Evidemment un complexe d’acides aminé ramifiés n’aura pas les mêmes effets physiologiques et visuels que la potion magique de ces athlètes de légendes (dont les physiques son inatteignables pour la majorité des mortels, potion magique ou pas), mais la recherche a prouvé qu’ils avaient un intérêt non négligeable pour les athlètes, en particulier les athlètes travaillant en résistance et soucieux de créer et/ou de préserver leur masse musculaire.
Mais de quoi parle-t-on vraiment, au juste ? Les acides aminés sont des composés organiques qui jouent un rôle essentiel dans la structure, le métabolisme et la physiologie des cellules de tous les êtres vivants connus. Ils sont les éléments constitutifs des protéines, et donc de notre organisme. Parmi les acides aminés, ceux qui constituent les protéines sont appelés acides aminés protéinogènes. Les acides aminés non protéinogènes remplissent des fonctions physiologiques variées : c’est par exemple le cas de la L-carnitine ou l’acide γ-aminobutyrique (GABA).
Parmi ces acides aminés, certains sont dit essentiels (EAA en anglais, pour essential amino acids) : ce sont les acides aminés que le corps humain est incapable de synthétiser et qu’il doit donc obtenir via son alimentation. Chez l’Homme, on compte huit acides aminés essentiels: le tryptophane, la lysine, la méthionine, la phénylalanine, la thréonine, la valine, la leucine et l’isoleucine. L’histidine et l’arginine sont dits semi-essentiels car seuls les nourrissons ont besoin d’un apport exogène (on les trouve dans le lait maternel), puisque leur quantité endogène est insuffisante pour couvrir leurs besoins.
Enfin, parmi ces acides aminés essentiels, trois sont dits ramifiés ou branchés, les fameux BCAA : l’isoleucine, la leucine et la valine. Ce sont tous les trois des acides aminés essentiels pour l’homme, et à eux trois ils représentent 35 % des acides aminés essentiels des protéines musculaires.
Dans mon article Acides aminés essentiels (EAA) ou acides aminés ramifiés (BCAA), lesquels choisir?, j’ai expliqué qu’un complexe d’acides aminés essentiels était plus efficace pour favoriser la synthèse protéique qu’un complexe de BCAA. Cependant, que ce soit en période de restriction calorique (souvent improprement appelée « sèche ») ou de surplus calorique (la fameuse prise de masse), les BCAA sont un atout essentiel, si ce n’est incontournable, pour l’athlète soucieux de bâtir de la masse musculaire ou de la conserver.
La consommation de BCAA permet en effet d’épargner le glycogène (glucide complexe polymère du glucose stocké pour servir de réserve d’énergie) musculaire et hépatique et améliore donc la performance. De plus, les acides aminés ramifiés sont les seuls que le muscle peut utiliser directement comme source d’énergie alternative au glycogène, ce qui les rend particulièrement utiles en période de régime hypoglucidique. Les BCAA seraient également susceptibles de contribuer à la fonte adipeuse, en particulier viscérale, ce qui n’est pas négligeable.
La jeune marque HK NUTRITION, dont j’ai déjà parlé dans Mon avis sur : THERMONAT, a deux références de BCAA à son catalogue : un complexe classique dont le ratio est 2 :1: 1, dans lequel la leucine prévaut sur l’isoleucine et la valine en raison de son rôle clé sur la synthèse des protéines, et BCAA NAT, dont le ratio est 8 :1 :1, avec une surreprésentation massive de la leucine.
Mon ressenti :
La leucine est la clé de l’anabolisme, aussi l’inclure dans de telles proportions peut avoir clairement du sens, plus dans l’optique d’une prise de masse musculaire que du maintien de la masse musculaire sèche durant une phase de régime. En effet, il est bien difficile de prendre du muscle et de perdre de la graisse simultanément (naturellement), et forcer sur la leucine n’aura pas forcément l’effet escompté. En revanche, si vous désirez vous étoffer de quelques kilogrammes de muscle sec, ajouter un complexe de BCAA avec un ratio 8 :1 :1 à un régime riche en calories de qualité peut être judicieux. En ce qui me concerne, durant ces phases de prise de muscle, je consomme des EAA en poudre dilués dans de l’eau pendant la séance, et des BCAA en poudre ou en comprimés entre les collations et surtout pendant les repas, pour compléter l’apport alimentaire en acides aminés. BCAA NAT peut tout à fait être utilisé selon ce protocole, et c’est ainsi que j’ai utilisé mon pot de 300g : entre les collations, tout au long de la journée pour rester hydraté et ne pas cataboliser (laisser le muscle se cannibaliser), et durant les repas, ce qui remplace avantageusement toute boisson gazeuse sucrée ou bourrée d’édulcorants douteux, de colorants et d’arômes chimiques. En effet le créneau de HK NUTRITION est d’offrir une gamme de produits sans agents chimiques controversés, que ce soit dans leurs poudres ou dans leurs gélules. Ici pas de stéarate de magnésium, dioxyde de magnésium ou de titane, pas plus que d’aspartame. BCAA NAT est aromatisé avec un arôme naturel, le choix des parfums étant large : citron vert, pamplemousse, ananas, mangue, framboise, cerise, cerise/framboise, menthe, ou neutre. J’ai pour ma part opté pour le parfum cerise, et je dois dire qu’il passe plutôt bien. Le produit est également adouci avec de la stévia (édulcorant d’origine végétal), qui donne un goût sucré très reconnaissable mais pas désagréable. En tout cas, au niveau de la qualité j’ai pu siroter mes BCAA sereinement sans me demander ce qu’on y avait ajouté de louche et ça, ça n’a pas de prix, car toutes les marques n’offrent pas cette garantie.
Concernant la matière première en elle-même, HK NUTRITION utilise des acides aminés obtenus par fermentation, méthode introduite par le fabricant japonais Ajinomoto® : les acides aminés sont obtenus par fermentation microbienne à partir du sucre ou de l’amidon, ce qui évite d’avoir à utiliser une matière première d’origine animale. Les acides aminés peuvent en effet être extraits de matières animales, de la whey évidemment mais aussi d’autres sous-produits de l’industrie agro-alimentaire, pour le meilleur et pour le pire : pour le meilleur, par hydrolyse de matières organiques (les français disposent notamment d’un vrai savoir-faire, l’entreprise bretonne BCF Life Sciences utilise par exemple des plumes de volailles), mais on parle également chez certains producteurs de carcasses de poulets (les fameux chicken aminos, ne rêvez pas on utilise pas de blanc de poulet, juste les carcasses), et des légendes urbaines font état d’acides aminés extraits de peaux de porc et de cheveux humains…
Conclusion :
HK NUTRITION nous livre avec BCAA NAT un produit fidèle à son leitmotiv, à savoir un produit de qualité sans additifs douteux ou controversés. Du point de vue de la composition, c’est un complexe d’acides aminés ramifiés fortement dosé en leucine, qui sera donc particulièrement bien mis à profit durant une période de prise de masse. La poudre est extrêmement fine, sans aucun morceaux, et sa miscibilité est parfaite : dans un shaker ou un verre d’eau, elle se dissout quasiment instantanément. Je mettrais un très léger bémol sur le goût, dont l’arôme est légèrement masqué par la stévia, au pouvoir sucrant très important (200 fois supérieur au sucre, pour un dosage équivalent). N’oublions pas que les arômes utilisés sont naturels, et donc plus subtils que le goût très prononcé des arômes artificiels, évoquant parfois plus les bonbons ou les chewing gums que les fruits.
BCAA NAT est un bon produit, que l’on peut consommer les yeux fermés. Le prix est très raisonnable, puisqu’il faut compter 32€ pour un pot de 300g, ce qui correspond aux prix pratiqués par la plupart des marques, parfois pour une qualité inférieure et une traçabilité incertaine.
NOTE : 8.5/10
Ingrédients et valeurs nutritionnelles :
BCAA issu de la fermentation (L-Valine, L-Isoleucine) et de l’hydrolyse L-leucine ; lécithine
Pour une dosette (5g) :
L-Leucine : 3,451
L-Valine : 0,431
L-Isoleucine : 0,431
Recommandations fabricant :
5 grammes pendant l’entraînement et 10 grammes après.
Diluer dans un verre d’eau, ou de jus de fruits non acide.
BCAA NAT est un complément alimentaire